Nous poursuivons nos recensions des études présentées lors des journées EMOIS 2015 tenues à Nancy les 26 et 27 mars dernier qui nous paraissent intéressantes à relayer.
Aujourd’hui nous attirons l’attention sur une expérimentation menée au cours du dernier trimestre 2014 au sein du service d’orthopédie de l’hôpital Avicenne de l’AP-HP autour de la traçabilité des troubles nutritionnels par les diététiciennes.
On connaît tous à la fois l’importance du sujet avec le codage des malnutrition E441 « Malnutrition protéino-énergétique légère », E440 « Malnutrition protéino-énergétique modérée », E43 « Malnutrition protéino-énergétique grave, sans précision » etc.. tous CMA de niveau 2, 3 ou 4 et à la fois la difficulté de valider ces codages fautes d’une traçabilité suffisante dans les dossiers médicaux.
Premiers points intéressants à relever :
# cette expérimentation s’est appuyée sur le constat que de toute manière,indépendamment du PMSI, ces troubles nutritionnels doivent être traçés comme indicateur IPAQSS avec le suivi du poids des patients à l’admission, de son évolution dans le séjour et de l’IMC.
# ce sont les diététiciennes qui sont les plus « concernées » par ces traçabilités
Les principaux résultats de l’expérimentation (lien vers l’étude complète en Source en bas de l’article) :
- 551 séjours concernés de durées de séjour PMSI allant de 0 jour à plus de 7 jours
- case mix GHM des séjours très classique pour un service d’othopédie : 08C32 « Interventions sur la jambe », 08C49 « Interventions sur la hanche et le fémur pour traumastismes récents », etc…
- 103 séjours sur 551 mentionnaient un état de dénutrition (18,7% des séjours)
- si les indications de taille, poids et IMC étaient présents dans la quasi totalité des séjours concernés, seuls 28% d’entre aux mentionnaient l’évolution du poids
- le recodage de la dénutrition a permis de revaloriser 67 séjours, essentiellement par montée de sévérité 1 en 2 ou 3 et de sévérité 2 en 3 pour une recette T2A supplémentaire de 181 000 €, soit + 2 700 € par séjour ayant fait l’objet d’une revalorisation.
Source : JOURNÉES EMOIS NANCY 2015 : SESSION C2- LES DIÉTÉTICIENS : ACTEURS DE LA QUALITÉ ET DU PMSI