Santé publique et PMSI

Analyse des parcours de soins via le PMSI

A l’occasion des journées EMOIS 2023 qui se sont tenues les 16 et 17 mars 2023, l’ATIH a présenté une étude sur le recours au PMSI pour analyser des parcours de soins (lien en Source).

Pour identifier un parcours de soins entre établissements sanitaires (de mêmes champs PMSI ou pas), l’idée de base est de produire, à partir du triplet (numéro d’assuré social – date de naissance – code sexe du patient), via une fonction de hachage, une variable pseudonyme associée à chaque résumé PMSI et à un même patient en tenant compte des situations rares de confusion (bébés jumeaux de même sexe par exemple).

Depuis 2020, la présence des dates d’entrée et sortie dans les fichiers ANOHOSP permet alors de reconstituer l’enchaînement des séjours d’un même patient dans les différents champs PMSI. Par ailleurs depuis 2020 aussi, l’ambulatoire PSY est chaîné et les prises en charge à temps partiel PSY dans les structures à temps partiel font l’objet d’un FICHCOMP dédié.

Commentaire : ce type d’approche se décline évidemment en contexte GHT ou EDS régionaux

Cas d’usage présentés dans l’étude :
# parcours de soins des personnes âgées de 80 ans et + avec partitionnement en typologies de séjours (ex : une seule hospitalisation MCO de courte durée, parcours avec décès hospitalier, longue hospitalisation en SSR, …)
# mesure du taux de suivi à 15 jours des patients pris en charge à temps complet en psychiatrie
# expérimentation d’un paiement à l’épisode de soins pour des prises en charge chirurgicales 

Source : Utiliser le PMSI pour analyser les parcours de soins (ATIH 2023)

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Hospitalisations pour neutropénie fébrile chimio-induite en France en 2018 (étude)

Nous signalons cette analyse réalisée par la société Median Conseil, présentée à l’AFSOS (Association Française des Soins Oncologiques de Support) les 8 et 9 octobre 2020 et relative à l’impact clinique et économique induit par les hospitalisations pour neutropénie fébrile (NF) chimio-induite, en termes de nombre de patients hospitalisés, nombre de séjours, mortalité intra-hospitalière et coûts par séjour

L’étude a été menée à partir de la base nationale du PMSI MCO en extrayant les patients traités par chimiothérapie entre décembre 2017 et novembre 2018 (première année de traitement) et ayant été hospitalisés pour NF entre décembre 2017 et décembre 2018, avec un mois maximum entre les deux séjours

Quelques résultats :

# en 2018, une hospitalisation pour NF a concerné 12 961 nouveaux patients, représentant un taux d’hospitalisation de 7,3 % chez les patients nouvellement diagnostiqués d’un cancer et traités par chimiothérapie
# avec une durée moyenne (écart-type) de 9,6 (± 13,2) jours
# pour un coût moyen d’un séjour par patient de 4 550 €
# avec un taux de mortalité de 9,8 %

Voir l’étude pour plus d’informations

Sources :  Poster « Hospitalisations pour neutropénie fébrile chimio-induite en France en 2018 : Impact clinique et caractéristiques des patients à partir des données des bases PMSI MCO. » (Médian Conseil)
L’étude fait aussi l’objet d’un papier dans la Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique de juin 2021.

Comparaison des patients cancéreux aux patients non cancéreux parmi les patients hospitalisés COVID-19 au niveau national (étude CHU Dijon)

Une équipe du CHU de Dijon (voir citation et source ci-dessous) a publié fin mars 2021 une intéressante étude ayant 2 objectifs :

# comparer les patients hospitalisés pour COVID-19 avec cancer à ceux sans cancer

# étudier l’effet du cancer sur le risque de décès à l’hôpital et d’admission en unité de soins intensifs.

L’étude s’appuie sur la base nationale du PMSI alimentée en particulier par les remontées accélérées COVID-19 depuis mars 2020 : tous les patients hospitalisés avec un code COVID U0710, U0711, U0712, U0714 ou U0715 entre le 1er mars et le 30 avril 2020 ont été inclus. 

Classiquement, les patients cancéreux ont été identifiés via les codages en C en DP, DR ou DAS : voir le supplément de l’étude détaillant les sous-types de tumeurs repérés par un codage CIM-10.

Une traduction en français du résumé de l’étude publiée en anglais : 

(1) Contexte : plusieurs études plus petites ont montré que les patients atteints de cancer COVID-19 courent un risque de décès significativement plus élevé. Notre objectif était de comparer les patients hospitalisés pour COVID-19 avec cancer à ceux sans cancer en utilisant des données nationales et d’étudier l’effet du cancer sur le risque de décès à l’hôpital et d’admission en unité de soins intensifs (USI).

(2) Méthodes : Tous les patients hospitalisés en France pour COVID-19 en mars-avril 2020 ont été inclus à partir de la base de données administrative nationale française, qui contient les résumés de sortie pour toutes les admissions hospitalières en France. Des patients cancéreux ont été identifiés au sein de cette population.

L’effet du cancer a été estimé par régression logistique, en ajustant pour l’âge, le sexe et les comorbidités.

(3) Résultats : Parmi les 89 530 patients COVID-19, nous avons identifié 6 201 patients atteints de cancer (6,9%). Ces patients étaient plus âgés et étaient plus susceptibles d’être des hommes et d’avoir des complications (insuffisance respiratoire et rénale aiguë, thrombose veineuse, fibrillation auriculaire) que ceux sans cancer.

Chez les patients atteints d’un cancer hématologique, les admissions en réanimation étaient significativement plus fréquentes (24,8 %) que les patients sans cancer (16,4 %) (p < 0,01). 

Les patients atteints de cancer solide sans métastase avaient un risque de mortalité significativement plus élevé que les patients sans cancer (aOR = 1,4 [1,3–1,5]), et la différence était encore plus marquée pour les patients atteints de cancer solide métastatique (aOR = 3,6 [3,2–4,0]). 

Par rapport aux patients atteints de cancer colorectal, les patients atteints de cancer du poumon, de cancer digestif (hors cancer colorectal) et de cancer hématologique présentaient un risque de mortalité plus élevé (aOR = 2,0 [1,6–2,6], 1,6 [1,3–2,1] et 1,4 [1,1–1,8] , respectivement). 

(4) Conclusions : Cette étude montre qu’en France, les patients atteints de COVID-19 et de cancer ont un risque de décès double par rapport aux patients COVID-19 sans cancer. 

Nous suggérons la nécessité de réorganiser les structures pour éviter la contamination des patients traités pour un cancer, à l’image de ce qui se fait déjà dans certains pays

Citation : 
Alain Bernard, Jonathan Cottenet, Philippe Bonniaud, Lionel Piroth, Patrick Arveux, et al.. Comparison of cancer patients to non-cancer patients among covid-19 inpatients at a national level. Cancers,
MDPI, 2021, 13 (6), pp.1-15. ff10.3390/cancers13061436ff. ffhal-03188142f

Source : article « Comparison of Cancer Patients to Non-Cancer Patients among COVID-19 Inpatients at a National Level » (HAL Archives ouvertes)

Traitement de l’épilepsie par stimulation du nerf vague (étude PMSI)

Nous signalons cette étude décrivant l’utilisation de la stimulation du nerf vague (SNV), une méthode de neurostimulation utilisée pour le traitement des épilepsies pharmaco-résistantes invalidantes et des patients ne pouvant bénéficier d’une chirurgie, en vie réelle ainsi que l’évolution des implantations de dispositifs de SNV en France au cours des neuf dernières années. à l’aide la base nationale du PMSI MCO.

Les patients ont été identifiés à partir des codes de la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) des dispositifs de SNV implantés

Les actes associés de primo-implantation et de remplacement ont été identifiés selon les codes de la Classification commune des actes médicaux (CCAM), respectivement ADLA001 et ADKA001.

Quelques résultats : 
# de 2010 à 2018, 3 441 implantations de dispositifs de SNV identifiées, avec un diagnostic d’épilepsie identifié dans 98 % des cas
# La durée moyenne de séjour hospitalier pour implantation de dispositif SNV est passée de 3,6 ± 5,8 en 2010 à 2,5 ± 2,9 en 2018
# Les remplacements de dispositifs = une moyenne de 37 % des implantations au cours des quatre dernières années de l’étude.

Un poster publié sur Linkedin par un participant à une présentation de l’étude.

Source : Traitement de l’épilepsie par stimulation du nerf vague en France : évolution et caractéristiques des patients à partir des données de la base PMSI (Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique – Septembre 2020)
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Séjours avec diagnostic de grippe des patients de plus de 65 ans (Etude septembre 2020 – Base nationale PMSI MCO 2010-2018)

Nous signalons l’étude « Estimation du fardeau hospitalier direct et attribuable à la grippe en France à partir de la base PMSI » parue en septembre 2020 dans la revue « Médecine et maladies infectueuses » qui communique des informations intéressantes issues de la base nationale du PMSI MCO sur les séjours de grippe.

Ces séjours ont été dénombrés dans la base nationale MCO de 2010 à 2018 via les diagnostics de grippe. 

# « Les virus grippaux sont responsables d’épidémies saisonnières affectant 2 à 6 millions de personnes chaque année en France »

# « Nombre moyen d’hospitalisations pour grippe : 19 280 par saison [min : 8 627 ; max : 44,024] avec une durée moyenne de séjour de 8 jours. »

# « Les patients âgés de 65 ans et plus ayant fait face à des séjours plus longs (11 jours) représentaient le plus grand volume d’hospitalisations : 57 % des journées d’hospitalisation en moyenne (de 17 % pour la saison pandémique 2009/10 à 80 % pour la saison 2016/17) avec un taux de réhospitalisation de 29 % à 90 jours après la sortie. »

# « 32 424 hospitalisations respiratoires en excès étaient attribuables à la grippe par saison [min : 13 075 ; max : 48 672]. Les patients âgés de 65 ans et plus représentaient 68 % de ces hospitalisations »

# « le coût moyen d’une hospitalisation pour grippe étant de 4084 €. Les patients âgés de 65 ans et plus représentant 78 % des coûts des hospitalisations respiratoires en excès attribuables à la grippe »

Source : Estimation du fardeau hospitalier direct et attribuable à la grippe en France à partir de la base PMSI (revue Médecine et Maladies Infectieuses – Septembre 2020)