Recettes T2A MCO

Les GHS 2020 OQN

Publication des tarifs GHS de la campagne 2020 avec les informations associées (seuil Borne Basse, seuil Borne Haute, EXB, EXH) pour le secteur OQN (Public et Privé à but non lucratif).

Fichier Excel des tarifs GHS MCO OQN 2010 (source : ATIH) :  télécharger.

Analyses :

# 2 924 GHS en 2020

# 312 nouveaux GHS par rapport à 2019, correspondant à des GHM en M et Z, les GHS avec dit « pleins » versus  les GHS dits « intemédiaires » concernés par l’instruction « Gradation des prises en charge ambulatoires en établissement de santé ».

# aucun GHM ajouté ou supprimé par rapport à 2019

# 2 612 GHS communs entre 2019 et 2020

# aucune évolution des seuils hauts et seuils hauts pour les GHS communs entre 2019 et 2020

# Analyse LesPMSI : nous estimons que l’analyse des évolutions tarifaires entre 2019 et 2020 par GHS communs à ces 2 années n’a pas de sens cette année, car de nombreux GHS communs 2019/2020 voient leur tarif exploser en 2020 en lien avec l’arrêté Gradation des prises en charge ambulatoires qui crée une 2eme nouveau GHS pour les GHM concernés (GHS dit « pleins » et GHS dits « intermédiaires »).
Voir article « Liste des GHS pleins et intermédiaires et règles d’attribution« .

Il convient donc de restreindre l’analyse aux GHS communs 2019/2020 et hors GHS concernés par l’arrêté Gradation des prises en charge ambulatoires.

Propositions CNAM pour le suivi des chirurgies robot-assistées par le PMSI

Dans son rapport « Charges et produits » pour 2020 publié en juillet 2019, la CNAM s’intéresse aux enjeux médico-économiques des chirurgies robot-assistées en constante augmentation depuis des années.

Le constat.

C’est surtout en Urologie, particulièrement pour la chirurgie prostatique, que la chirurgie robot assistée a pris son essor, grâce au développement du système da Vinci développé et commercialisé par la société Intuitive Surgical ®.

Le recours à un robot chirurgical ne fait l’objet d’aucune mesure de régulation et n’est par exemple pas soumise à autorisation en France. La décision d’acquérir un tel robot relève exclusivement des établissements de santé concernés. Il n’existe de ce fait aucun décompte officiel de ces robots.

De même, le recours à une assistance robotique lors d’une intervention chirurgicale n’est pas tracé dans les circuits de facturation, que ce soit lorsque l’acte est codé ou lorsque le séjour est facturé, empêchant tout décompte précis de cette activité.

D’après les données de la société Intuitive care ®, 147 robots sont installés en France en 2019, contre 135 en 2017. La majorité de ces établissements concernés sont soit des établissements publics, soit des centres de lutte contre le cancer. A titre de comparaison, plus de 3 000 robots sont installée aux Etats-Unis, et plus de 400 en Asie, dont plus de la moitié pour le seul Japon.

Au total depuis 20 ans, près de 140 000 interventions robot-assistées auraient été réalisées en France. La majorité de ces interventions (60 %) étaient faites en urologie. La chirurgie prostatique est l’indication de choix, près de 45 % des prostatectomies radicales et 39 % des néphrectomies partielles étant robot-assistées.

Ces données sont compatibles avec les données de remboursement de l’Assurance maladie. Ainsi 73 % des 20 380 prostatectomies radicales réalisés en 2018 étaient faites par chirurgie mini-invasive, abord compatible avec la robot-assistance.

On peut estimer que le nombre de procédures chirurgicales robot-assistées se situe entre 25 000 et 35 000 chaque année en France, un effectif probablement croissant du fait de l’augmentation du nombre de robots disponibles.

Le rapport de la CNAM affirme que l’assistance robotique n’apporte pas de bénéfice démontré en terme de qualité et de sécurité des soins pour le patient et pointe un risque de non pertinence de l’activité (voir page 146 du rapport).

En conséquence, la CNAM estime indispensable de produire des études médico-économiques sur le sujet.

Les propositions.

La CNAM fait la proposition suivante :

« Proposition 22 : Identifier dans les systèmes d’information de facturation le recours à une assistance robotique lors d’une intervention chirurgicale et permettre la production d’évaluations médicales et médico-économiques en vie réelle de leurs bénéficies et de leur sécurité pour les patients et la collectivité.

En l’absence de données sur l’efficacité et la sécurité de la robot-assistance en chirurgie ainsi que de recommandations et d’indications consensuelles, il est indispensable de produire des études et des évaluations du bénéfice de cette technique pour les patients et la collectivité. Il convient donc d’adapter le système d’information du PMSI afin de retracer les opérations réalisées avec cette technologie. Ces données devront permettre à moyen terme de réaliser des études médicales et médico-économiques pour évaluer l’intérêt du robot et produire des recommandations à destination des chirurgiens et des établissements. L’Assurance maladie propose donc la création par l’ATIH d’un code d’extension documentaire pour le recours à la robot-assistance lors d’une intervention chirurgicale. Ce code sera actif dès le mois de juillet 2019. Avec les données ainsi recueillies, l’Assurance maladie propose de réaliser ou de diligenter des études de sécurité et d’efficience sur l’usage de la robot-assistance. Sur cette base une réflexion prospective sur la place de la robot-assistance dans l’organisation et la gradation des soins chirurgicaux pourra également être menée. »

La réflexion sur une éventuelle prise en compte du surcoût de l’assistance robotique dans la tarification, pourra se faire sur la base de ces études, une fois qu’elles auront été réalisées.

Les modalités potentielles d’une telle prise en charge pourraient se traduire de deux façons :
1) Création d’un GHS spécifique pour permettre la prise en charge du surcoût pour les établissements
ou
2) Intégration des actes à la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) des actes pour lesquels la Robot-assistance serait pertinente.

Source : « Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses » – Propositions de l’Assurance Maladie pour 2020 (rapport « Charges et produits 2010 » CNAM – juillet 2019)

Ma Santé 2022 – les modalités de financement proposées et les objectifs de T2A pour 2022

La task force « financement de la santé » qui avait commencé ces travaux en février 2018 a remis son rapport (lien en Source) auquel nous renvoyons.

Le maître mot des propositions d’évolutions du financements des établissements de santé est « Paiement combiné« , c’est-dire,encore plus qu’aujourd’hui, un financement issu de différentes logiques répondant chacune à des réalités et objectifs singuliers, loin du débat entre le « Tout T2A » et le « Tout budget global ».

Ce sont donc 5 modalités de paiements qui sont proposés à horizon 2022, avec des niveaux différents selon les champs : 

Le paiement au suivi 
Des forfaits de prise en charge avec un suivi d’indicateurs de qualité
Particulièrement adapté aux pathologies chroniques
Exemple en 2019 le forfait diabète dit “de transformation” et un forfait concernant la maladie rénale chronique en amont de la phase de suppléance, afin de permettre la prise en charge au long cours des patients complexes par une équipe spécialisée

Le paiement à la qualité et à la pertinence

Le paiement pour la structuration du service
Organiser l’offre et de favoriser l’accès aux soins et la réponse aux besoins des populations sur les territoires.
Financement au niveau régional

Le paiement à la séquence de soins
Rémunération conjointe d’une séquence de soins (intervention/rééducation par exemple) à des acteurs qui aujourd’hui sont financés séparément
Expérimentations à venir sur trois interventions chirurgicales

Le paiement à l’acte ou au séjour
Demeurera demain une modalité importante du financement
Particulièrement adapté aux épisodes uniques de soins qui représentent environ 55 % des séjours hospitaliers

Lancement d’une démarche de révision puis de maintenance active des nomenclatures est proposé, afin que celles-ci soient plus proches de l’état de l’art scientifique et facilitent la diffusion des innovations, soient cohérentes entre les secteurs et n’incitent pas à des recours plus fréquents que nécessaire à certains actes ou techniques

Établissements de santé : objectif 50 % de T2A en 2022
La part financée à l’activité (T2A en MCO, DMA en SSR et prix de journée en SSR et psychiatrie privées) représente aujourd’hui 63% des financements des établissements de santé. Elle sera ramenée à 40 milliards d’euros : 50 % de l’ensemble des financements des établissements de santé

Source : Rapport Task Force « Réforme du Financement du système de santé » Ma Santé 2022
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Lancement d’expérimentations nationales d’un paiement à l’épisode de soins sur des prises en charge chirurgicales

L’article 51 de la LFSS 2018 (lien en source) publié le 21 février 2018 autorisait des expérimentations dans le financement des établissements de santé. C’est dans ce cadre que le Ministère vient de lancer un appel à manifestion d’intérêt (AMI) pour expérimenter le paiement forfaitaire à l’épisode de soins pour 4 prises en charges chirurgicales (lien en source) :
# les colectomies pour cancer colique
# les prothèses totales de hanche (PTH)
# les prothèses totales de genou (PTG)
# les ligamentoplasties du genou

20 candidats sont recherchés pour un lancement effectif de ces premières expérimentations envisagé début 2019.

Le financement à l’épisode de soins est envisagé comme reposant « sur une rémunération forfaitaire unique ajustée sur le risque, pouvant inclure les soins hospitaliers et de et prenant en compte la qualité et performance. Ce modèle de financement est basé sur le partage des risques entre le payeur et les professionnels de santé. »

Les chirurgiens ortho et traumato via la SOFCOT s’oppose à cette expérimentation : voir note article « La rémunération forfaitisée à l’épisode de soins contestée par les chirurgiens orthopédiques et traumatologiques« 

Sources : Décret n° 2018-125 du 21 février 2018 relatif au cadre d’expérimentations pour l’innovation dans le système de santé prévu à l’article L. 162-31-1 du code de la sécurité sociale – APPEL À MANIFESTATION D’INTERET « Expérimentations nationales d’un paiement à l’épisode de soins sur des prises en charge chirurgicales »

La rémunération forfaitisée à l’épisode de soins contestée par les chirurgiens orthopédiques et traumatologiques

La rémunération au forfait de certains épisodes de soins fait partie des pistes actuellement travaillées pour améliorer la pertinence des recettes des établissements MCO, à côté des recettes en T2A et des dotations fixes ou par seuil (MIGAC, FAU, …).

La Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (SOFCOT) s’interroge quant à la pertinence de cette évolution. Elle a fait réaliser une analyse médico-économique par l’économiste Frédéric Bizard qui a étudié les conséquences de la rémunération au forfait d’un épisode de soins sur la prothèse de hanche et de genou telle qu’elle se pratique en Suède et aux USA (liens en sources).

Cette étude conclut que ce nouveau mode de financement n’a pas fait ses preuves en Suède ou aux USA avec un mode de rémunération à haut risque pour les patients comme pour les soignants.

En particulier 4 effets pervers sont attendus pour les patients et pour les soignants :
– sélection des patients parmi les plus fragiles
– des surcoûts administratifs élevés
– une complexité des circuits financiers générant des tensions entre les acteurs du    parcours
– remise en cause de la responsabilité et de l’indépendance professionnelles

Sources : Synthèse de l’étude « Evaluation médico-éconnomique du paiement à l’épisode de soins » (SOFCOT – F. Bizard) – Rapport complet de l’étude « Evaluation médico-éconnomique du paiement à l’épisode de soins » (SOFCOT – F. Bizard) — PAIEMENT À L’ÉPISODE DE SOINS : UNE UTOPIE À HAUT RISQUE EN FRANCE ! (article F. BIZARD)