PMSI SMR

#38 Analyses du codage de la dépendance physique maximale par séjour en HC

Une des principales évolutions de la nouvelle classification GME entrée en vigueur au 28 février 2022 pour l’hospitalisation complète a été la prise en compte de la dépendance physique maximale atteinte par le séjour dans au moins un RHS (en remplacement de la dépendance physique d’entrée) pour classer de très nombreux séjours dans un des 3 groupes de lourdeur (GL) possibles : A, B ou C.

Dépendance maximale d’un séjour = maximum des dépendances maximales de tous les rhs du séjour.

Les 3 autres variables possiblement considérées pour classer en GL : l’âge en entrée de séjour, la dépendance cognitive maximale du séjour et le caractère post-chirurgical du séjour.

Un an et demi après l’introduction de cette nouvelle règle, nous avons assez de recul pour identifier des requêtes pertinentes pour analyser le codage de la dépendance physique maximale par séjour. Nous en proposons 5.

Quelques constats et considérations préalables concernant la prise en compte de la dépendance physique maximale dans la classification des séjours HC en GME dans la version actuelle des GME (V2023) : 

# Pour les GME concernés par une classification via la dépendance physique maximale du séjour, la prise en compte de cette variable se fait via des plages de valeurs : [4-8], [9-12], [13-16], [9-16]

# Sur 1 144 GME d’HC (575 en niveau 1 et 569 en niveau 2), 680 GME prennent en compte la dépendance physique maximale dans la classification en GL, soit exclusivement (264 GME) soit en alternance avec une ou plusieurs autres variables, soit associés avec une autre variable (généralement l’âge).

Exemple de GL classé exclusivement sur la dépendance physique maximale du séjour : séjour de polyneuropathies classé en dans le GL 0121UC sur la seule dépendance physique maximale du séjour >= 13

Contre-exemple classique : le GR 0125S de maladies d’Alzheimer et démences apparentées qui accepte les GL B et C et qui classe en GL C sur un âge <= 70 ans ou sur une dépendance cognitive maximale séjour d’au moins 7, sans tenir compte de la dépendance physique maximale séjour

Autre contre-exemple : le GR 0412U de tuberculoses pulmonaires qui n’accepte que le GL A

# Quel que soit le périmètre d’analyse considéré (une année, un mois, tout l’établissement, une ou plusieurs UM, une ou plusieurs prises en charge, …), il convient de toujours considérer les seuls séjours terminés car jusqu’au dernier RHS d’un séjour, la dépendance maximale du séjour peut changer évidemment

# Nous pensons qu’il convient d’exclure du périmètre d’analyse les séjours d’un seul RHS pour lesquels dépendance physique maximale, dépendance physique d’entrée et dépendance physique de sortie sont identiques.

# Intéressant de distinguer séjours > 3 RHS versus séjours <= 3 RHS

# Traduit en GMT, toutes choses étant égales par ailleurs, il n’y a pas automaticité d’un gain de recettes d’activité entre les niveaux A, B ou C, même si c’est souvent le cas.

Un contre-exemple : un séjour d’arthrose du genou avec implant articulaire classé en GR 0841S et en sévérité 1 de 10 journées de présence sera valorisé (en ex-DGF) 4 330,66 € brut (hors coefficient) en GL A (10 JP est dans la zone forfaitaire 1 du GME 0841SA1) alors que ce même séjour sera valorisé 3 064,70 € en GL B car alors le séjour classé dans le GME 0841SB1 a son début de zone forfaitaire à 15 JP et 3 064,70 € = TZB (306,47 €) + 9 x SZB (306,47 €)).

# La pédiatrie (0-3 ans et 4 -2 ans) a des règles spécifiques de classification en GL basées sur la variable âge qui, à elle-seule, force le niveau de lourdeur à B ou C.

Discutons maintenant quelques requêtes possibles d’analyses du codage de la dépendance physique maximale :

1ere requête : “Séjours avec dépendance physique maximale du séjour atteinte en entrée” où “atteinte en entrée” = “atteinte au moins en entrée” (et donc possiblement dans d’autres RHS que le RHS d’entrée).

Intérêt : une proportion importante peut être un marqueur de bonne prise en considération, dès l’entrée, de la “vraie” lourdeur de dépendance physique.

Voir aussi sa requête complémentaire “Séjours avec dépendance physique maximale atteinte après le RHS d’entrée”

2eme requête : “Séjours avec dépendance physique maximale du séjour atteinte en sortie”

Intéressant de coupler avec le mode de sortie. De tels séjours avec un mode de sortie domicile (8) interrogent

3eme requête : “Séjours avec toutes les dépendances physiques des RHS = dépendance physique maximale du séjour hors EVC-EPR”

Variation : “hors dépendance physique = 16”

Intérêt : possiblement, codage de la dépendance physique reproduit automatiquement sans contrôle

4eme requête : “Séjours d’au moins 4 RHS avec dépendance physique maximale du séjour atteinte sur un seul RHS avec une valeur 9 ou 13” 

On peut penser que demain ces séjours feront l’objet de contrôles car ce sont des situations où la classification dans un GME généralement mieux valorisé en recette d’activité peut s’être faite sur ce seul codage de dépendance physique maximale, avec donc un risque de surcodage.

Nous sommes d’avis de contrôler régulièrement la pertinence et la traçabilité de ces codages de dépendance physique (tous ou par sondage selon les volumes de séjours concernés).

5eme requête : “Séjours avec écart entre dépendance physique maximale du séjour et dépendance minimale du séjour supérieur à un seuil”

Ce seuil dépend évidemment des prises en charge. Un seuil de 8 nous semble un bon compromis dans une première approche, pour minimiser les faux positifs.
Une telle variation de dépendance physique au sein d’un séjour peut traduire une absence de codage intra-séjour (exemple : entrée à 10, 2eme semaine à 12, puis codage à 4 et sortie à 7).

Pour aller plus loin : 

# Code R pour produire des requêtes dépendance maximale séjour en toute autonomie

# Ces requêtes sont accessibles dans PMSISoft SMR en accès Standard gratuit pour le comptage avec filtrage de périmètre et en accès Professionnel pour l’accès aux RHS et séjours concernés
Chemin : Requêtes SMR > Liste requêtes SMR

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Analyse des parcours de soins via le PMSI

A l’occasion des journées EMOIS 2023 qui se sont tenues les 16 et 17 mars 2023, l’ATIH a présenté une étude sur le recours au PMSI pour analyser des parcours de soins (lien en Source).

Pour identifier un parcours de soins entre établissements sanitaires (de mêmes champs PMSI ou pas), l’idée de base est de produire, à partir du triplet (numéro d’assuré social – date de naissance – code sexe du patient), via une fonction de hachage, une variable pseudonyme associée à chaque résumé PMSI et à un même patient en tenant compte des situations rares de confusion (bébés jumeaux de même sexe par exemple).

Depuis 2020, la présence des dates d’entrée et sortie dans les fichiers ANOHOSP permet alors de reconstituer l’enchaînement des séjours d’un même patient dans les différents champs PMSI. Par ailleurs depuis 2020 aussi, l’ambulatoire PSY est chaîné et les prises en charge à temps partiel PSY dans les structures à temps partiel font l’objet d’un FICHCOMP dédié.

Commentaire : ce type d’approche se décline évidemment en contexte GHT ou EDS régionaux

Cas d’usage présentés dans l’étude :
# parcours de soins des personnes âgées de 80 ans et + avec partitionnement en typologies de séjours (ex : une seule hospitalisation MCO de courte durée, parcours avec décès hospitalier, longue hospitalisation en SSR, …)
# mesure du taux de suivi à 15 jours des patients pris en charge à temps complet en psychiatrie
# expérimentation d’un paiement à l’épisode de soins pour des prises en charge chirurgicales 

Source : Utiliser le PMSI pour analyser les parcours de soins (ATIH 2023)

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Les GME et GMT 2023

Les GMT de la campagne 2023 ont été publiés avec leurs variables et tarifs DMA associés : début zone forfaitaire (DZF), fin zone forfaitaire(FZF), tarif de la zone basse (TZB), supplément de la zone basse (SZB), tarif de la Zone Forfaitaire – Période 1 (TZF1), tarif de la Zone Forfaitaire – Période 2 (TZF2), tarif de la Zone Forfaitaire – Période 3 (TZF3), supplément de la Zone Haute (SZH).

Analyse des GMT DGF 2023 versus 2022 : 

# 2 462 couples (GMT,GME), comme en 2022

# Pas d’évolutions des débuts et fin de zone forfaitaire

# Evolution des tarifs de +1,90% pour tous les forfaits.
Nous avons produit, à partir du référentiel « gme_public » du package refpmsi, un fichier csv de tous les couples (GMT,GME) avec, pour chaque forfait, le tarif 2023, le tarif 2022 et l’écart absolu et relatif entre ces 2 années avec variables normalisées et rapatriement des libellés GME.
Nous avons enrichi ce fichier avec les variables gme_niv_severite, gme_niv_readaptation, gme_niv_lourdeur et gmt_type_zf (pour repérer les GMT-GME avec une zone forfaitaire de 0 jour, 1 jour, 7 jours ou 21 jours).
Fichier : evol_tarif_gmt_public_2023_2022.csv

Les 2 référentiels ‘gme_public’ et ‘gme_prive’ dans refpmsi, le package R des référentiels PMSI, ont été mis à jour avec les données de l’année PMSI SSR 2023.

Source : Tarifs GMT 2023 au format Excel (ATIH)

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Facteurs explicatifs des séjours « Bed Blockers » en SMR

Sur la base régionale PMSI, l’ARS Ile de France a conduit une étude pour caractériser en SMR (ex SSR) les séjours dits « bed blockers » qui sont ces séjours prolongées pour des raisons qui ne sont plus médicales (lien en Source).

Une définition est donnée pour identifier ces séjours : un séjour sera qualifié de « bed blocker » si sa durée dépasse la somme de la durée moyenne de séjour et de l’écart-type du couple type d’autorisation – groupe nosologique (GN) auquel il se rattache.

L’étude a testé les facteurs potentiellement explicatifs de ces séjours via une méthode de régression logistique.

Résultats observés :

# Pour les enfants.
La présence d’un code « attente de placement », la présence d’actes médicaux et le nombre d’actes de rééducation au cours du séjour multiplient le risque d’être « bed blockers »

# Pour les adultes.
Un séjour avec code « attente de placement » a près de 2,6 fois plus de risques d’être « bed blocker » qu’un séjour sans ce code
Les séjours en autorisation 53 « cardiovasculaire » ont 2,3 fois plus de risques d’être « bed blockers » par rapport à des séjours en autorisation 50 « polyvalent »
Les séjours avec dépendance physique de 13 à 16 ont près de trois fois plus de risques d’être « bed blockers » que les séjours avec dépendance physique 4.
Les séjours avec les codes d’isolement social ou d’isolement dû au logement ont respectivement 1,3 et 1,5 fois plus de risques d’être « beds blockers » que les séjours sans ces caractéristiques.

Source : Les facteurs explicatifs des séjours « Bed Blockers » en SMR (Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique – Volume 71 – Supplément 1 – Mars 2023)

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Spécialités pharmaceutiques SSR 2023

L’ATIH vient de publier ce 3 mars 2023 la liste des spécialités pharmaceutiques SSR 2023, applicable à partir du 1er janvier 2023.

Ces spécialités, si elles sont dispensées dans l’établissement, sont à coder dans le FICHCOMP médicaments (UCD).

Aucune spécialité n’est invalidée par rapport à la dernière version 2022.

81 nouvelles spécialités ont été ajoutées avec une date de début de validité au 01 mars 2023.

Liste des nouvelles spécialités pharmaceutiques SSR 2023 (format csv) *

Référentiel des spécialités pharmaceutiques SSR dans refpmsi mis à jour.

Source : Spécialités pharmaceutiques SSR 2023 (ATIH)
* : Code R de génération de ce fichier à partir du référentiel des spécialités pharmaceutiques SSR.