PMSI PSY

Isolement et contention mécanique en psychiatrie en 2022

Nous signalons la publication d’une étude de l’IRDES (Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé) dans son Question d’Economie de la Santé n°286 de février 2024 intitulée « Isolement et contention en psychiatrie en 2022 : un panorama inédit de la population concernée et des disparités d’usage entre établissements« .

Cette étude a été produite à partir de la base nationale des RIM-P 2022 (RPS, FICHCOMP Isolement, …).

Données de cadrage : « En 2022, 76 000 personnes ont été hospitalisées sans leur consentement à temps plein en psychiatrie : 37 % sont concernées par un recours à l’isolement, soit 28 000 personnes, et 11 % par un recours à la contention mécanique, soit 8 000 personnes »  

Pour les 220 établissements concernés, cette étude met à disposition une riche moisson de données récentes (2022) permettant de situer leurs pratiques en ces domaines délicats. Citons par exemple : 

# casemix des diagnostics principaux des séjours temps plein sans consentement, en distinguant la sous-population de ces séjours avec au moins une mesure d’isolement et la sous-sous-population de ces derniers séjours avec au moins une mesure de contention mécanique
On constate que les séjours sans consentement avec isolement (population 1) diffèrent peu des séjours sans consentement (population 2) au point de vue du codage DP. Par ordre décroissant de fréquence de codage DP :
47% de séjours population 1 en F2 « Troubles psychotiques » versus 45,7% de séjours population 2 en F2
11,6% de séjours population 1 en F30-F31 « Episode maniaque et trouble bipolaire » versus 10,4% de séjours population 2 en F30-F31
Etc…

# Médiane du nombre de journées de prise en charge en hospitalisation temps plein des patients avec au moins un séjour d’hospitalisation en soins sans consentement et avec au moins une mesure de contention : 47 jours
Versus 29 jours pour les patients avec au moins un séjours d’hospitalisation sans consentement (avec ou sans contention donc)

Autres informations publiées : antécédents dans les deux années précédant le début du séjour d’hospitalisation à temps plein, type de mode légal du séjour

A lire aussi : un intéressant encadré sur l’encadrement à ce jour des mesures d’isolement et de contention en France et les rubriques « Source » et « Méthode » de l’étude.

Source : Isolement et contention en psychiatrie en 2022 : un panorama inédit de la population concernée et des disparités d’usage entre établissements (Etude IRDES).

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Tutoriel vidéo sur le recueil ambulatoire

Nous signalons cette vidéo pédagogique réalisée par le GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences sur le recueil des actes ambulatoires et saluons l’initiative de la rendre publique.

D’une durée de 5 min, professionnelle dans sa forme, elle balaie de manière minimale et claire l’essentiel à savoir pour les professionnels du terrain amenés à coder ou tracer leurs actes ambulatoires avec des conseils et règles pratiques des choses à faire et à ne pas faire

A relayer pour information aux professionnels sur le terrain pour piqure de rappel en précisant que les envois sont bien dorénavant mensuels.

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Evolutions du PMSI PSY 2024

Les nouveautés du PMSI PSY 2024 entrées en vigueur le 1er janvier 2024 :

FICHCOMP Temps Partiel : renommage de la variable “Modalité de la prise en charge au cours de la venue ou de la séance”
FICHCOMP Temps Partiel : fin des modifications et tolérances de la période COVID
RAA : renommage de certains lieux d’acte
Pas d’évolution de la CIM-10 FR à usage PMSI en 2024
Pas d’évolution de la CCAM en 2024
Pas d’évolution des formats RPS (qui reste avec le numéro de format P12), RAA (qui reste avec le numéro de format P14), VIDHOSP, VID-IPP, RSF-A, VID-CHAINAGE, FicUM-PSY


FICHCOMP Temps Partiel : renommage de la variable “Modalité de la prise en charge au cours de la venue ou de la séance”

Cette variable peut prendre 5 valeurs. Les 4 premières d’entre elles ont été renommées pour plus de clarté en 2024.
Les nouveaux intitulés sont :
1 : Prise en charge à prédominance individuelle et mono-intervenant
2 : Prise en charge à prédominance individuelle et pluri-intervenants
3 : Prise en charge à prédominance de groupe et mono-intervenant
4 : prise en charge à prédominance de groupe et pluri-intervenants
5 : Prise en charge pour sismothérapie

Le choix de la modalité, laissé à l’appréciation de l’équipe de soins prenant en charge le patient, doit être en lien avec :
– la prédominance de la prise en charge dont aura bénéficié le patient au cours de la venue ou de la séance
– le projet thérapeutique et/ou de soins du patient


FICHCOMP Temps Partiel : fin des modifications et tolérances de la période COVID

Les modifications de format du FICHCOMP Temps Partiel apportées pendant l’épidémie de la COVID ne sont pas reportées en 2024.

Variable « Type de venue » :
Est supprimée la possibilité de coder la modalité 2 « venue d’une demi-journée >= 3 h et < 6 heures  » (établissements ex-DAF) ou la modalité 3 « séance de 3 à 4 heures » (établissements ex-OQN) pour coder, de façon dérogatoire, les prises en charge alternatives dont la durée cumulée sur une journée est <=3 heures

Variable « Prestation » :
Sont supprimées toutes les modalités autres que la seule modalité 0 – « Prise en charge habituelle, en présentiel »


RAA : renommage de certains lieux d’acte

Trois codes “lieu de l’acte” permettant de décrire les activités de liaison et les prises en charge aux urgences (L09, L10 et L12) sont renommés en 2024 avec les intitulés et consignes suivants :

# L09 : Unité d’hospitalisation ou de consultation (MCO, SMR, USLD)
Ce lieu est à utiliser lorsque des professionnels affectés à une unité rattachée au champ d’activité de psychiatrie interviennent auprès d’un patient pris en charge dans une unité rattachée à un autre champ d’activité (MCO, SMR et USLD). Ceci est valable que l’établissement de rattachement de ces deux types d’unités soit différent ou identique

# L10 : Structure des urgences autorisée
Ce lieu est à utiliser lorsque des professionnels affectés à une unité rattachée au champ d’activité de psychiatrie interviennent auprès d’un patient pris en charge dans une unité rattachée à une structure des urgences autorisée telle que définie au 3ème de l’article R6123-1 du code de la santé publique. Ceci est valable que l’établissement de rattachement de ces deux types d’unités soit différent ou identique

# L12 : Unité d’accueil d’urgences psychiatriques
Ce lieu est à utiliser lorsque la prise en charge du patient s’effectue dans une unité rattachée au champ d’activité de psychiatrie et que celle-ci est identifiée pour prendre en charge des urgences psychiatriques sans être pour autant identifiée comme une structure des urgences telle que définie au 3ème de l’article R6123-1 du code de la santé publique

Le référentiel `psy`du package de données PMSI refpmsi a été mis à jour.

Sources :
Notice technique n° ATIH-546-10-2023 du 18 décembre 2023
Formats PSY 2024

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Les hospitalisations longues psychiatriques en HTP

En mars 2023, dans le cadre de ses travaux relatifs à la réforme du financement de l’hospitalisation du champ « Psychiatrie », l’ATIH a publié une synthèse sur la mesure des hospitalisations de longue durée à temps plein en soins libres (voir les slides en Source).

Ces séjours, peu nombreux en nombre de séjours (autour de 10% des patients à temps plein), sont étudiés, entre autres, du fait de leur poids disproportionné en journées (autour de 50% des journées HTP).

Un patient est considéré comme relevant de l’hospitalisation longue psy HTP si, sur une année passée glissante (donc une année passée à partir de la fin de son dernier séjour), il a connu un épisode de soins d’au moins 90 jours en hospitalisation longue psy HTP.

Il est donc possible, pour chaque établissement (seuls les établissements avec au moins 100 patients / an sont concernés), de calculer, via ses RIM-P sur 2 années consécutives, son taux d’hospitalisation longue psychiatrique et de le comparer à nombre attendu calculé par l’ATIH qui tient compte de nombreux paramètres propres à la file active des patients (âge, part des soins sans consentement, codage CIM, …), aux caractéristiques de l’établissement et à la population du territoire (nombre de psychiatres, densité de population, …) .Voir « Fiche descriptive Indicateur » (ATIH) pour les détails.

Cet indicateur (nombre de patients longue hospitalisation psy dans l’établissement / nombre attendu) est utilisé dans le calcul IFAQ depuis 2022, un des compartiments du nouveau modèle de financement de la psychiatrie depuis le 1er janvier 2022.

Une information intéressante complémentaire publiée dans une étude en 2020 par la même équipe ATIH : entre 2015 et 2018, entre 43% et 52% des patients avec une hospitalisation longue avaient un diagnostic schizophrénie.

Source : Comment mesurer les hospitalisations de longue durée en psychiatrie ? (ATIH – Mars 2023)

Qualité du chaînage de l’ambulatoire en psychiatrie avec la base nationale

Une équipe d’EPI-PHAR, groupement d’intérêt scientifique qui réalise des études de pharmaco-épidémiologie à partir des données du SNDS (Système National des Données de Santé), vient de publier les résultats d’une étude appelée « Les données PMSI de l’activité ambulatoire du champ de la psychiatrie. Est-ce que le chaînage avec DCIR est devenu possible en 2021 ? » (lien en Source).

Rappel du contexte :

Depuis le 1er janvier 2020, les établissements PSY publics et ESPIC produisent un fichier VID-IPP (voir notre article « Format du fichier Vid-IPP (chaînage des IPP pour l’ambulatoire des établissements DAF PSY) ») qui associe à chaque IPP (identifiant Permanent du Patient) pris en charge en ambulatoire psy les données nécessaires à la création d’un numéro de chaînage dans la base nationale, sachant que les IPP sont propres à chaque établissement.

Puis, via MAGIC et PIVOINE, il est produit un fichier ANO-AMBU qui va lier les informations liées à l’IPP avec l’INS (Identifiant National de Santé) des patients.

Par ailleurs, l’IPP est codé dans les RAA (R3A une fois anonymisés).

Donc, pour relier l’activité ambulatoire PSY, codée dans les R3A, à la base nationale, il convient de chaîner les R3A aux ANO-AMBU qui, eux, vont faire le lien avec la base nationale.

La question à laquelle s’intéresse cette étude est alors la qualité de ces chaînages.

Principaux résultats pour 2021 : 

# Sur les 2 538 009 lignes dans ANO-AMBU, 1 380 129 (54,4 %) sont exemptes d’anomalie concernant l’identifiant chaînable selon les différents codes retour.

# Sur les 22 607 536 R3A correspondent à 2 117 166 IPP différents (en moyenne 10,7 R3A par IPP), après jointure, 13 167 425 (58,2%) ont un identifiant chaînable sans anomalie signalée par les codes retour.

# Grande variabilité en fonction de l’établissement (de 0,0 % à 99,8 %) et régionale

# Sur les 13 167 425 R3A, 12 875 608 (97,8 %) ont leur identifiant chaînable dans le référentiel patient DCIR (base nationale), avec au total 978 979 identifiants chaînables différents.

Rapporté à l’ensemble des R3A, cela correspond à un taux de chainage de 57,0 %.

Cela a permis le chaînage des informations disponibles dans le SNDS par des éléments sur les actes ambulatoires en psychiatrie en 2021 (diagnostics médicaux…) pour près d’un million de personnes.

Source : Les données PMSI de l’activité ambulatoire du champ de la psychiatrie. Est-ce que le chaînage avec DCIR est devenu possible en 2021 ? – Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique (Volume 71, Supplement 1, Mars 2023)