Une des principales évolutions de la nouvelle classification GME entrée en vigueur au 28 février 2022 pour l’hospitalisation complète a été la prise en compte de la dépendance physique maximale atteinte par le séjour dans au moins un RHS (en remplacement de la dépendance physique d’entrée) pour classer de très nombreux séjours dans un des 3 groupes de lourdeur (GL) possibles : A, B ou C.
Dépendance maximale d’un séjour = maximum des dépendances maximales de tous les rhs du séjour.
Les 3 autres variables possiblement considérées pour classer en GL : l’âge en entrée de séjour, la dépendance cognitive maximale du séjour et le caractère post-chirurgical du séjour.
Un an et demi après l’introduction de cette nouvelle règle, nous avons assez de recul pour identifier des requêtes pertinentes pour analyser le codage de la dépendance physique maximale par séjour. Nous en proposons 5.
Quelques constats et considérations préalables concernant la prise en compte de la dépendance physique maximale dans la classification des séjours HC en GME dans la version actuelle des GME (V2023) :
# Pour les GME concernés par une classification via la dépendance physique maximale du séjour, la prise en compte de cette variable se fait via des plages de valeurs : [4-8], [9-12], [13-16], [9-16]
# Sur 1 144 GME d’HC (575 en niveau 1 et 569 en niveau 2), 680 GME prennent en compte la dépendance physique maximale dans la classification en GL, soit exclusivement (264 GME) soit en alternance avec une ou plusieurs autres variables, soit associés avec une autre variable (généralement l’âge).
Exemple de GL classé exclusivement sur la dépendance physique maximale du séjour : séjour de polyneuropathies classé en dans le GL 0121UC sur la seule dépendance physique maximale du séjour >= 13
Contre-exemple classique : le GR 0125S de maladies d’Alzheimer et démences apparentées qui accepte les GL B et C et qui classe en GL C sur un âge <= 70 ans ou sur une dépendance cognitive maximale séjour d’au moins 7, sans tenir compte de la dépendance physique maximale séjour
Autre contre-exemple : le GR 0412U de tuberculoses pulmonaires qui n’accepte que le GL A
# Quel que soit le périmètre d’analyse considéré (une année, un mois, tout l’établissement, une ou plusieurs UM, une ou plusieurs prises en charge, …), il convient de toujours considérer les seuls séjours terminés car jusqu’au dernier RHS d’un séjour, la dépendance maximale du séjour peut changer évidemment
# Nous pensons qu’il convient d’exclure du périmètre d’analyse les séjours d’un seul RHS pour lesquels dépendance physique maximale, dépendance physique d’entrée et dépendance physique de sortie sont identiques.
# Intéressant de distinguer séjours > 3 RHS versus séjours <= 3 RHS
# Traduit en GMT, toutes choses étant égales par ailleurs, il n’y a pas automaticité d’un gain de recettes d’activité entre les niveaux A, B ou C, même si c’est souvent le cas.
Un contre-exemple : un séjour d’arthrose du genou avec implant articulaire classé en GR 0841S et en sévérité 1 de 10 journées de présence sera valorisé (en ex-DGF) 4 330,66 € brut (hors coefficient) en GL A (10 JP est dans la zone forfaitaire 1 du GME 0841SA1) alors que ce même séjour sera valorisé 3 064,70 € en GL B car alors le séjour classé dans le GME 0841SB1 a son début de zone forfaitaire à 15 JP et 3 064,70 € = TZB (306,47 €) + 9 x SZB (306,47 €)).
# La pédiatrie (0-3 ans et 4 -2 ans) a des règles spécifiques de classification en GL basées sur la variable âge qui, à elle-seule, force le niveau de lourdeur à B ou C.
Discutons maintenant quelques requêtes possibles d’analyses du codage de la dépendance physique maximale :
1ere requête : “Séjours avec dépendance physique maximale du séjour atteinte en entrée” où “atteinte en entrée” = “atteinte au moins en entrée” (et donc possiblement dans d’autres RHS que le RHS d’entrée).
Intérêt : une proportion importante peut être un marqueur de bonne prise en considération, dès l’entrée, de la “vraie” lourdeur de dépendance physique.
Voir aussi sa requête complémentaire “Séjours avec dépendance physique maximale atteinte après le RHS d’entrée”
2eme requête : “Séjours avec dépendance physique maximale du séjour atteinte en sortie”
Intéressant de coupler avec le mode de sortie. De tels séjours avec un mode de sortie domicile (8) interrogent
3eme requête : “Séjours avec toutes les dépendances physiques des RHS = dépendance physique maximale du séjour hors EVC-EPR”
Variation : “hors dépendance physique = 16”
Intérêt : possiblement, codage de la dépendance physique reproduit automatiquement sans contrôle
4eme requête : “Séjours d’au moins 4 RHS avec dépendance physique maximale du séjour atteinte sur un seul RHS avec une valeur 9 ou 13”
On peut penser que demain ces séjours feront l’objet de contrôles car ce sont des situations où la classification dans un GME généralement mieux valorisé en recette d’activité peut s’être faite sur ce seul codage de dépendance physique maximale, avec donc un risque de surcodage.
Nous sommes d’avis de contrôler régulièrement la pertinence et la traçabilité de ces codages de dépendance physique (tous ou par sondage selon les volumes de séjours concernés).
5eme requête : “Séjours avec écart entre dépendance physique maximale du séjour et dépendance minimale du séjour supérieur à un seuil”
Ce seuil dépend évidemment des prises en charge. Un seuil de 8 nous semble un bon compromis dans une première approche, pour minimiser les faux positifs.
Une telle variation de dépendance physique au sein d’un séjour peut traduire une absence de codage intra-séjour (exemple : entrée à 10, 2eme semaine à 12, puis codage à 4 et sortie à 7).
Pour aller plus loin :
# Code R pour produire des requêtes dépendance maximale séjour en toute autonomie
# Ces requêtes sont accessibles dans PMSISoft SMR en accès Standard gratuit pour le comptage avec filtrage de périmètre et en accès Professionnel pour l’accès aux RHS et séjours concernés
Chemin : Requêtes SMR > Liste requêtes SMR
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