On connaît l’important et la complexité du codage des dénutritions avec les codes en E40 à E46 avec d’une part la difficulté à s’assurer de la traçabilité dans les dossiers des informations de diagnostics qui autorisent ces codages (mesure des pertes de poids, IMC, albuminémie, âge plus ou moins 70 ans) et d’autre par le caractère CMA en sévérité 2, 3 ou 4 de la plupart de ces codes pour le MCO et du code E45 pour le SSR.
Nous signalons donc la séance thématique qui s’est tenu le 18 mars dernier s’est tenu à la Faculté de Pharmacie de Paris sur le sujet de la dénutrition à l’hôpital avec 6 présentations :
- Introduction générale par le Pr. Luc Cynober, Service de Biochimie, Hôpital Cochin, APHP et Unité Pédagogique Nutrition, Faculté de Pharmacie Paris Descartes
- « Comprendre la physiopathologie de la dénutrition pour mieux la traiter » par le Pr Jean-Pascal de Bandt, Service de Biochimie, Hôpital Cochin, APHP et Unité Pédagogique Physiologie, Faculté de Pharmacie Paris Descartes
- « Du dépistage du risque de dénutrition à l’évaluation de l’efficacité de la renutrition » par le Dr Christian Aussel, Unité fonctionnelle de Nutrition, PUI Hôpital Henri Mondor, CréteilAPHP
- « État nutritionnel et index thérapeutique des traitements anti-tumoraux » par le Pr François Goldwasser, Service de cancérologie, GH Cochin Port-Royal, Faculté de médecine Paris Descartes, Unité INSERM U1016, Institut Cochin
- « Pharmacologie nutritionnelle en réanimation » par le Pr Pierre Déchelotte, Service de Nutrition, Hôpital Charles Nicolle, Rouen
- « Nutrition parentérale chez le prématuré : pas simplement une question de survie » par le Pr Olivier Bourdon, PUI, Hôpital Robert Debré, APHP et Unité pédagogique pharmacie clinique, Faculté de Pharmacie, Paris Descartes
Les diapositives des présentations sont disponibles (voir lien dans les Sources ci-dessous).
Dans son introduction, le Pr Cynober souligne quelques conséquences médico-économiques de la dénutrition :
Un malade dénutri à 4 fois plus de risques de faire une complication infectieuse qu’un malade normo-nutri, toutes choses étant égales par ailleurs
10 à 20 % des malades atteints de cancer meurent des conséquences de leur dénutrition, pas de leur cancer
La dénutrition majore le coût d’une hospitalisation de plus de 1 000 €.
Chez les personnes âgées hospitalisées en long séjour (SSR), la prévalence de la dénutrition est de 65 % : chez les malades atteints de cancer, elle est en moyenne de 50 % avec une grande variabilité (de 67 % dans le cancer du pancréas, à moins de 10 % dans celui du sein) et elle est majorée par les traitements (chimiothérapie, radiothérapie).
La dénutrition est également très présente (40 à 50 %) chez les insuffisants respiratoires, en hépato-gastroentérologie, en réanimation et à la suite d’une chirurgie lourde.
La dénutrition entraîne une augmentation du nombre de complications (en particulier infectieuses), de la durée de séjour à l’hôpital et de la mortalité. Elle est responsable d’une diminution de la tolérance à la chimiothérapie et de la facilité de sevrage d’une ventilation mécanique.
Sources : « La dénutrition à l’hôpital : de la physiopathologie à la prise en charge » (Académie nationale de Pharmacie) – Guide méthodologique du PMSI MCO 2015 (pages 100 à 102)
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